Le 11 septembre 2023, une déclaration commune de dix candidats de l’opposition à l’élection présidentielle critiquait la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Deux jours plus tard, ils intensifient leur rhétorique, contestant non seulement la HCC mais aussi le gouvernement actuel et appelant le peuple à réagir. Un appel qui semble, pour l’instant, tomber dans l’indifférence générale.
Le cœur du débat réside dans l’interprétation constitutionnelle. La Constitution malgache stipule que le président sortant, s’il se représente, doit démissionner 60 jours avant le scrutin, laissant le président du Sénat assurer l’intérim. Cependant, en l’absence de disposition claire en cas de refus de ce dernier, la HCC a décidé de confier l’intérim à un gouvernement collégial. Une décision soutenue par de nombreux juristes et commentateurs, soulignant l’absence d’obligation formelle pour le président du Sénat d’assumer cette responsabilité.
Florent Rakotoarisoa, président de la Cour constitutionnelle, a défendu cette décision, affirmant que la justice a agi pour « assurer la continuité de l’État ». La Constitution prévoit en effet un gouvernement collégial pour l’intérim si le président du Sénat est lui-même candidat à la présidentielle.
Face à cette situation, l’opposition semble plus préoccupée par la polémique que par une vision constructive pour le pays. Leur discours s’attache à dépeindre une situation alarmante, en décalage avec la réalité perçue par de nombreux électeurs. Plus de 11 millions d’électeurs, ainsi que divers groupes et personnalités, voient les élections comme la seule voie à suivre.
Les accusations précédentes de l’opposition contre le gouvernement d’Andry Rajoelina, notamment sur un prétendu report du scrutin ou sur la nationalité du président, semblent être des tentatives de diversion. L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a d’ailleurs soutenu le processus électoral en assistant la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).
La situation à Madagascar est unique, avec une règle constitutionnelle qui n’a pas d’équivalent ailleurs, même en Europe. Pourtant, l’opposition semble préférer faire appel à la communauté internationale plutôt que de s’engager dans un débat constructif. La question demeure : cherchent-ils réellement le bien du pays ou simplement à reporter les élections pour des raisons stratégiques ?