Le Soudan traverse actuellement une période sombre de son histoire, alors que le pays s’efforce de construire une transition civile. Une crise majeure a éclaté entre le président Al Buhrane, organisateur du coup d’État de 2021, et Mohamed Hamdan Daglo (Hamedti), vice-président et chef des Forces de Soutien Rapide. Hamedti, soucieux de protéger la transition politique, reproche à Al Buhrane de mettre en danger le pays et de retarder la transition civile.

Face aux menaces de l’armée, les Forces de Soutien Rapide de Hamedti ont pris le contrôle du Palais présidentiel, de l’aéroport de Karthoum et prévoient de s’emparer de toutes les bases militaires du pays pour assurer la sécurité de la transition. Hamedti accuse Al Buhrane de faire appel à des éléments d’Al-Qaïda et de l’État islamique pour soutenir l’armée régulière et libérer des terroristes et prisonniers du régime d’Omar El Béchir pour les envoyer combattre contre les FSR. Hamedti appelle la communauté internationale à réagir face à ces dérives dangereuses.

L’armée régulière a utilisé des avions de guerre et de l’artillerie lourde dans des zones résidentielles densément peuplées, faisant au moins 300 morts parmi les civils pris entre deux feux. Les FSR d’Hamedti ont abattu de nombreux avions de combat et neutralisé 200 chars de combat. Des couloirs humanitaires ont été ouverts dimanche pour faciliter l’évacuation des civils.

La communauté internationale s’inquiète de la situation et appelle au retour au calme. Les ministres des Affaires étrangères du G7 se réunissent au Japon pour discuter de la crise au Soudan, et le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, appelle à un « cessez-le-feu immédiat et un retour aux pourparlers ». L’Union Africaine se rend également au Soudan pour tenter de jouer le rôle de médiateur entre les parties.

Il est urgent de soutenir les efforts d’Hamedti pour revenir au calme et reprendre sur de nouvelles bases solides le dialogue national et le processus de transition civile, mis en danger depuis plusieurs jours.